dimanche 12 avril 2020

MANQUE DE MASQUES ! ENCORE ET TOUJOURS

  Depuis le début du confinement, le manque de masques de protection se fait cruellement sentir, y compris parmi le personnel soignant et les salariés qui doivent aller travailler. Pour y faire face, c'est la débrouille. Les journaux publient des patrons pour faire des masques soi-même à la maison.
  Du coté du gouvernement, il y a eu beaucoup de promesses, de communication mais point de masque en nombre suffisant. La responsabilité du pouvoir est énorme dans cette affaire. Pour des raisons d'économie, il a refusé de reconstituer le stock d'Etat et s'est donc retrouvé démuni au début de l'épidémie.
  La pénurie de masques a mis en évidence que la très grande majorité était produite en Chine et dans des pays où la main d'oeuvre est la moins chère.
  A Plaintel, il existait une usine de masques, l'entreprise Giffard. Elle avait une capacité de 20 millions de masques par mois. Devenue Spérian puis Honeywell au gré des changements d'actionnaires, cette usine a multiplié les plans de restructuration et de licenciements avant de fermer purement et simplement en 2018. Les actionnaires ont préféré faire produire en Tunisie, car c'était de leur point de vue plus rentable.
  Que les chaînes de production aient été financées par l'argent public avant d'être envoyées à la casse chez un ferrailleur n'a pas ému grand monde à l'époque. Pas plus que les travailleurs licenciés lors des plans de suppressions d'emplois successifs.
  Alors quand la grande majorité du personnel politique local monte aujourd'hui au créneau pour réclamer la réouverture de cette usine, quand on voit qu'un ex secrétaire d'Etat aujourd'hui consultant est missionné pour explorer la faisabilité d'un nouveau projet de fabrication de masques, cela ressemble beaucoup plus  à du tapage médiatique qu'à autre chose.
  Certes, une usine de masque située à proximité des besoins est certainement nécessaire mais laisser croire qu'une entreprise capitaliste va de nouveau s'installer à Plaintel pour résoudre les problèmes sanitaires pour l'avenir, c'est comme demander du lait à un bouc et ne tirer aucune leçon de la crise sanitaire que nous vivons actuellement.
  Le virus du profit est plus dangereux que le coronavirus !