lundi 19 avril 2021

QUEL PROJET DE TERRITOIRE POUR L'AGGLOMERATION BRIOCHINE ?

 Mardi 13 avril 2021, le conseil municipal de Ploufragan était sollicité pour apporter sa contribution au futur projet de territoire de l'agglomération briochine.

  Il faut rappeler que la majorité politique de l'agglo a changé après les dernières élections municipales de 2020 et est repassée à gauche. Qu'est ce que cela peut bien changer pour la population ? Sans doute pas grand chose, tant, tout le personnel politique respecte le fonctionnement de ce système économique basé sur la recherche du profit et l'exploitation sociale. Les intercommunalités sont le produit des politiques dites de décentralisations menées aussi bien par la droite que la gauche gouvernementale. Elles ont consisté à servir de paravent au désengagement progressif de l'Etat de ses missions utiles à la population, dans les domaines de l'éducation, de la santé, des services sociaux, des transports. Etc.Etc...

  Toutes les compétences transférées aux collectivités (Régions, départements, communauté d'agglo) ne se sont pas accompagnées de dotations et de moyens supplémentaires accordés par l'Etat pour leur fonctionnement.

  Pas plus que ces nouvelles entités politiques n'ont entraîné plus de démocratie et un contrôle populaire renforcé sur leur fonctionnement.

 Le bilan de tout cela, c'est que les politiques de décentralisation ont permis le renforcement des pouvoirs économiques, des pouvoir de l'argent sur tous les rouages de la société. Ils ont permis un plus grand pillage des fonds publics par la classe capitaliste. La crise sanitaire actuelle ne fait que renforcer cette situation. 

  Dans ce contexte, discuter de l'avenir d'un territoire sans discuter de l'environnement général et de ses contradictions ne peut qu'être faussé. C'est ce que j'ai rappelé dans mon intervention en prenant 3 exemples locaux du renforcement de la pression capitaliste. 

Sur la question de l'eau : Il avait été décidé il y a quelques années que l'agglo devait se doter d'un grand service public de l'eau. Or dans l'agglomération briochine, plusieurs sociétés privées comme la SAUR et Véolia assuraient ce service sur plusieurs communes. Comme les contrats privés n'ont pas été dénoncés car trop couteux, l'agglomération a fait payer aux consommateurs le maintien de ces contrats...Et cela continue, puisque certains contrats privés ont été prolongés jusqu'en 2023. Bilan, le prix du mètre cube d'eau a plus que doublé en quelques années sur la région de St Brieuc, ce qui fait dire au magazine 60 millions de consommateurs que les tarifs de l'eau sont parmi les plus chers de France. Quel bilan en tire la nouvelle majorité de l'Agglo ? Rien. Tout le monde est satisfait et le prix de l'eau va continuer à augmenter.

Sur la question des grandes surfaces. Alors qu'il y a suffisamment de grandes surfaces commerciales dans l'agglomération briochine, des grandes enseignes comme Lidl font le forcing depuis le début de cette année pour construire de nouveaux magasins. Peu importe si cela doit avoir des conséquences sur l'emploi comme le dénonce les personnels des grandes surfaces déjà existantes et qui craignent pour l'avenir. Malgré ces alertes des salariés et de certaines associations de l'environnement dénonçant le bétonnage galopant, des autorisations de permis de construire sont données. Où est la soit disant concertation de l'agglomération sur ce sujet ? Chaque commune fait ce qu'elle veut...

Sur la question des logements sociaux. Plusieurs communes de l'agglomération, en particulier les communes du bord de mer refusent de construire les logements sociaux nécessaires et préfèrent payer les amendes du gouvernement plutôt que de se soumettre à leurs obligations. Rien n'est prévu pour les obliger à construire des logements HLM ou des logements de qualité mais bon marché pour les familles populaires à qui cela fait défaut. Encore un exemple, que dans l'agglomération, c'est le chacun pour soi qui l'emporte.

Ces 3 exemples sont une illustration qu'une collectivité comme l'agglomération briochine ne place pas ses préoccupations politiques du point vue des intérêts de la population laborieuse mais applique les lois économiques et sociales en vigueur, les lois du marché, sans s'y opposer. Pire, dans certains cas, elle favorise le monde économique en leur attribuant aides et subventions sans contrôle.

Pourtant le contrôle de ces collectivités est nécessaire. Puisqu'on nous parle souvent de gouvernance, j'ai pris comme exemple de mode fonctionnement démocratique, la commune de Paris, dont on fête le 150ème anniversaire. La commune de Paris fût le premier gouvernement ouvrier où les élus étaient révocables à tout moment. Payés sur la base du salaire d'un ouvrier qualifié, les élus de la commune oeuvrèrent pour le bien du petit peuple et des travailleurs. C'est loin du fonctionnement des intercommunalités ? Pas si sûr !