mercredi 10 novembre 2021

QUELLES ORIENTATIONS BUDGETAIRES POUR 2022 ?

   La séance du conseil municipal du 9 novembre 2021 a été consacrée à la discussion sur les orientations budgétaires de la commune pour 2022.

   Voici ma déclaration :

   "Le débat sur les orientations budgétaires précède toujours le vote du budget de la commune. 2021 est une année un peu particulière puisque ce même type de débat a déjà eu lieu en février dernier. Qu'est ce qui a changé depuis 10 mois ? Pas grand chose du point de vue des classes populaires et des travailleurs. Le monde capitaliste d'après est comme celui d'avant mais en pire.

   Il est difficile de dire aujourd'hui si l'économie se relèvera de la crise qui la traverse depuis des années et sur laquelle est venu se superposer la crise sanitaire depuis 2 ans. En tous cas, la crise sanitaire n'est pas terminée et les pressions exercées sur la population continuent.

  Si les chiffres des experts ont une valeur, au mieux, la situation économique a retrouvé son niveau de 2019. C'est dire qu'on est loin du plein emploi et que le chômage culmine toujours à des sommets et fait des ravages dans la société.

   Si reprise il y a, c'est celle de la folie boursière d'un côté et le retour de l'inflation de l'autre. Ces 2 aspects n'ont évidemment pas les mêmes conséquences. La spéculation boursière, porteuse d'un nouveau krach profite aux actionnaires en particulier ceux du luxe. Quant au retour de la hausse des prix, il affaiblit le pouvoir d'achat de la majorité des familles populaires.

   Ces 2 phénomènes sont contradictoires mais résultent de la période précédente où les Etats ont financé sans compter les entreprises. Les plus grosses ont encaissé des sommes énormes qui n'ont pas été investies dans la production mais dans la spéculation. Le gouvernement français a appliqué cette politique avec son ''quoi qu'il en coûte'' tandis qu'il continuait à attaquer les services publics. On nous dit que c'est terminé. Pas tout à fait car les prêts aux entreprises sont prolongés jusqu'en juin 2022, tandis que la réforme de l'assurance chômage qui prive des centaines de milliers de chômeurs de leurs allocations s'applique depuis le 1er octobre dernier. Dur avec les travailleurs et généreux avec les riches, voilà l'illustration de la politique de Macron.

  C'est dans ce contexte d'incertitudes que se discutent les priorités budgétaires de la commune toujours marquées par la réduction des dépenses publiques de l'Etat.

  L'année 2022 sera l'année de mise en place des 1607 heures pour les employés municipaux. Je n'approuve pas du tout ce projet. C'est un recul social pour les salariés et c'est un recul social pour toute la société.

  Je voudrai aussi faire remarquer à propos de la cité de l'iroise que quand on parle du cadre de vie, il faut tenir compte des remarques des habitants de cette cité populaire. J'en veux pour preuve la décision d'abattre tous les arbres trentenaires ou plus intervenue hier. Il y a un an, la municipalité avait mis en place une charte de l'arbre qui précise que l'arbre c'est la vie, ce ne doit plus être vrai. Comprenne qui pourra ?

  Enfin j'aimerai savoir quel est le coût pour la commune de la gestion de la crise covid et quelle a été la participation de l'Etat ? "

EAU, CHERE EAU...

   Le bilan des actions de l'agglomération briochine figurait également au menu du conseil municipal du 9 novembre 2021.

    N'étant pas élu communautaire, J'ai demandé des explications sur la question de la gestion de l'eau et le vote par l'Agglo de redonner à de grandes sociétés privées comme la Saur et Véolia, l'affermage de l'eau sur plusieurs communes.

   Cela me paraît en contradiction complète avec les engagements d'une ancienne majorité de gauche de l'Agglo de mettre sur pied un "grand service public de l'eau sur l'agglomération briochine". C'est aujourd'hui une nouvelle majorité de gauche qui pilote l'Agglo, pourquoi ce revirement ?

  Après avoir rappelé l'historique de la gestion de l'eau qui a aboutit au doublement des factures pour la majorité des habitants, entre autre parce que les grandes compagnies privées comme Véolia avaient mis des conditions tellement élevées de rupture de contrat que pendant des années, elles ont continué à se remplir les poches à l'ombre de la gestion publique, j'ai dénoncé la politique des responsables de l' Agglomération qui, en ayant refusé de s'attaquer à ces mastodontes, ont fait payer très cher à la population la rente qui continuait à être versée à Véolia et consort quand s'ajoutait le paiement pour les services ordinaires de la gestion publique de l'eau. C'est un scandale qui a été dénoncé à l'époque, ici même au conseil municipal de Ploufragan. La leçon n'a pas été retenue puisque la nouvelle majorité dite de gauche vient de nouveau de confier l'affermage de l'eau dans plusieurs communes. Ce n'est pas de l'ignorance mais de la soumission aux puissances d'argent.

  Nous, consommateurs allons donc continuer à payer très cher pour un service défaillant, et souvent insuffisant et continuer à enrichir les actionnaires des groupes comme Véolia ou la Saur qui sont passés maîtres dans l'art de transformer l'eau en or.

  Il paraît que le service des eaux de l'agglomération briochine n'avait pas les moyens d'intervenir efficacement sur toutes les communes de l'agglo, d'autant moins qu'elles sont maintenant 32 contre 13 auparavant. Dans ce cas pourquoi ne pas avoir embauché plutôt de reprivatiser ce service ?

NON AUX 1607 HEURES

    A l'ordre du jour du conseil municipal du 9 novembre, le vote pour le passage aux 1607 heures à partir du 1er janvier 2022. Actuellement les employés municipaux font 1547 heures de travail par an. Le projet aboutit à travailler 60h de plus et la disparition des journées d'ancienneté.

   J'ai voté contre ce projet après avoir déclaré :

   Les 1607 heures visent à allonger le temps de travail pour tous les agents. Derrière un prétendu alignement sur les 35 heures, le gouvernement a bel et bien lancé une offensive contre tous les agents des collectivités. Heureusement, cette attaque d'envergure n'est pas toujours restée sans réaction. C'est ce qu'ont fait les employés de Ploufragan, comme les agents de nombreuses villes, en faisant grève contre l'application d'une loi qui va augmenter leur temps de travail.

  Lors de ce mouvement de grève, j'avais apporté un soutien public à leurs actions car leurs revendications étaient justes et le demeurent.

  Il paraît aberrant de vouloir augmenter le temps de travail à une période où tant de travailleurs sont au chômage et certains seraient très heureux de travailler dans les mairies et les collectivités.

  Du point de vue social, le progrès passe et passera par la réduction du temps de travail sans perte de salaire et non son allongement.

   Sur le plan national, les organisations syndicales ont calculé que l'application des 1607 heures dans toutes les collectivités représentent l'équivalent de plusieurs milliers d'emplois publics.

  Certes, c'est la loi dite de transformation de la fonction publique de 2019 qui rend obligatoire ces nouveaux horaires. Certes, je sais que la marge de manoeuvre est faible pour les maires et autres responsables de collectivités mais un certain nombre ont refusé d'appliquer cette loi anti-sociale et ont choisi la désobéissance civile.

  Cela ne résout pas définitivement le problème mais c'est un geste fort qui marque sa solidarité avec les agents de leur collectivité.

   Après des mois de réunions, les représentants du personnel de Ploufragan ont voté contre le projet en CTP.

   Je les comprends et je voterai également contre ce projet ce soir."