mardi 24 février 2015

Quand les producteurs de porcs manifestent...

   Début février, le rond point du Carpont à Ploufragan situé juste à l'entrée de l'hypermarché Leclerc a une nouvelle fois été occupé lors de la dernière manifestation des producteurs de porcs de la région.
   Ce même rond point et la tour métallique avaient déjà beaucoup souffert en novembre 2014 lors d'une précédente manifestation agricole. Les pneus brûlés avaient fait fondre une partie des câbles électriques servant à éclairer le rond point. Le coût des dégâts est estimé à 25 000€ et il serait question de démolir la tour devenue très fragile.

   En occupant le rond point du carpont, les producteurs de porcs voulaient manifester leur colère et dénoncer les grands groupes de la distribution comme Leclerc qui n'hésitent pas à vendre de la viande en provenance de plusieurs pays d' Europe à bas prix. Ailleurs dans le département, ils ont vidé quelques rayonnages d'autres hypers et ont distribué à l'occasion viande et charcuterie aux consommateurs. Les agriculteurs  rendent responsables les grands groupes de la crise actuelle par des prix tirés toujours plus vers le bas et qui ne leurs permettent pas de s'en sortir financièrement.

   Par leur mobilisation, ces agriculteurs voulaient également attirer l'attention des Pouvoirs Publics et leurs demander d'intervenir pour leurs garantir des revenus décents, ce que les prix actuels du porc ne permettent pas. (autour d'un euro le kilo au marché de Plérin).

   Comme à chaque crise, les producteurs de porcs mettent en cause les grands groupes de la distribution mais demandent aussi à l'Etat d'intervenir pour soutenir la production, voire mettre en place une autre organisation de la production et de la distribution... Ce qui revient à critiquer l'incohérence du fameux marché capitaliste qui provoque ces crises à répétition.

   Ces crises sont bien celles du système capitaliste et les principaux ennemis des agriculteurs sont bien les trusts de la grande distribution et de l'agroalimentaire qui contrôlent tout le marché, sans oublier les banques qui poussent les agriculteurs toujours plus à s'endetter pour s'équiper.

  Les profits des mastodontes de l'agroalimentaire et des banques devraient permettre d'assurer aux agriculteurs un revenu décent de leur travail. Il devrait également permettre de maintenir les emplois dans les différents abattoirs mais il devrait également permettre  aux consommateurs d'avoir accès à des produits bon marché.

  Tout cela veut dire remettre en cause le fonctionnement absurde du système actuel.