vendredi 17 novembre 2023

ORIENTATIONS BUDGETAIRES 2024 POUR LA COMMUNE DE PLOUFRAGAN

    Comme chaque année, une discussion doit avoir lieu au sein du conseil municipal sur les orientations budgétaires de la commune quelques semaines avant le vote du budget.

     Cette année, du fait de l'inflation, la commune doit faire face à des dépenses exorbitantes d'énergie. Ainsi, la facture du gaz sera de 650 000 €. Les dépenses explosent mais ne sont pas prises en compte par l'Etat. Cela veut dire au final moins d'actions en faveur de la population. 

    L'Etat organise ainsi l'étranglement progressif des petites communes. C'est ce que j'ai tenu à dénoncer en préambule de mon intervention, tout en rappelant le contexte général.

"Comme l'an passé, c'est dans un contexte de crise, de guerre et d'inflation que nous avons cette discussion sur les orientations budgétaires pour 2024.

  Le cheminement vers une généralisation de la guerre a franchi une nouvelle étape avec l'embrasement en Palestine, alors que la guerre se poursuit en Ukraine.

   Quant à l'inflation, elle est loin d'être maîtrisée. Elle fleurte toujours officiellement avec les 5%. En réalité, c'est plutôt 10% pour l'alimentaire et on paie toujours les carburants autour de 2 euros le litre.

   Mois après mois, de nouvelles fractions de travailleurs sous payés, de chômeurs mal indemnisés, de jeunes sans revenu ou de retraités aux petites pensions sont poussés vers la pauvreté.

   Le cri d'alarme lancé par le président des restos du coeur, en septembre dernier, vaut toutes les statistiques : En France, sans l'action des associations caritatives, des millions de personnes ne pourraient pas manger à leur faim.

  Le gouvernement prétend lutter contre l'inflation mais à part imposer aux titulaires du RSA de travailler 15H par semaine contre 600€, il refuse d'imposer quoi que ce soit aux capitalistes.

  Il suffit de se rappeler comment la proposition d'autoriser les compagnies pétrolières à vendre à perte les carburants, a tourné court. Même chose pour la taxation des sociétés d'autoroute. 

   Ce que cela démontre, c'est que les ministres gesticulent mais ce sont les capitalistes, les actionnaires qui décident.

    Pourtant, l'inflation n'est pas un phénomène mystérieux. C'est juste la traduction du maintien de super profits au détriment de la population.

   Cette inflation pose des problème à l'ensemble de la population laborieuse et aussi aux collectivités.

Les municipalités doivent faire face à l'explosion de dépenses en particulier celles de l'énergie. Cela entraîne des difficultés dans la gestion d'équipements sociaux, voir de certains Ehpad.

   De son côté, l'Etat continue de réduire ses dotations aux collectivités car il préfère dépenser sans compter pour l'armement.

   Dans ce contexte, assurer la pérennité des services publics de proximité devient un exercice d'équilibre permanent.

   C'est pourquoi, je souhaite que pour 2024, le budget municipal soit employé à la satisfaction des besoins du plus grand nombre, en particulier des plus fragiles. Etre également employé pour satisfaire les revendications des employés communaux, sans lesquels rien ne pourrait fonctionner dans la commune."

A PROPOS DU NOUVEAU PLAN D'URBANISME INTERCOMMUNAL

    Lors de la séance du conseil municipal du 14 novembre 2023, le PLUI (Plan local d'urbanisme intercommunal) et le PADD (Plan d'aménagement et de développement durable) a été présenté et soumis à la discussion.

   Ces plans doivent déterminer les actions publiques locales pour les 32 communes de l'agglomération briochine jusqu'à l'horizon 2050.

   Un premier document avait été présenté en 2019. Les principales modifications concernent une meilleure prise en compte de préoccupations environnementales. C'est dans l'air du temps.

  Je suis intervenu sur cette question en déclarant :

  "2050, c'est assez loin dans le temps surtout au vu de l'instabilité croissante du monde dans lequel nous vivons.

   Pour autant, la nécessité d'une certaine planification est bien réelle. Mais la planification, telle que je l'entend, est à l'opposé de la philosophie de ce document. Pour moi, c'est à partir de la satisfaction des besoins de la population que les actions publiques devraient être mises en oeuvre. Pour cela, il faudrait sortir des règles économiques actuelles où, c'est le profit qui détermine tout. Ces règles sont faites pour les possesseurs de capitaux. Ce sont eux qui imposent de plus en plus leurs vues, leurs intérêts, leurs objectifs à tous les échelons de la société et à tous les niveaux de fonctionnement.

 Derniers exemples en date sur le plan économique avec la fermeture de l'entreprise Eloft et le licenciement de 170 salariés. Et que dire de la fabrication des masques, l'entreprise Klap, qui va peut-être bientôt prendre le même chemin qu' Eloft.

  Pourquoi doit-on laisser au patronat le droit de décider de la vie de salariés sans pouvoir agir ? Je suis opposé à cette loi de la jungle, cette loi patronale.

  Autres exemples : Les logements; Le plan prévoit la construction de 800 logements chaque année. D'une part, cela me semble bien insuffisant au regard des demandes non satisfaites, mais d'autres parts, quelles sont les mesures prévues pour que les communes puissent préampter les terrains à bâtir sans subir la spéculation immobilière ? Rien...Donc cela ne se fera pas.

   Sur la question des transports, laisser la rocade ouest en l'état, c'est accepter un gâchis et un gaspillage d'argent public, d'autant que la proposition du conseil départementale n'en est pas vraiment une.

   Enfin, un territoire sans service publics est un territoire mort. Or l'Etat continue à faire des économie sur le dos des collectivités. Il suffit de voir la situation financière de certains Ehpad et la situation dégradée de plusieurs hôpitaux.

  Les services publics devraient servir au moins à atténuer les inégalités sociales qu'engendre cette société de profit.

  La misère sociale, morale augmente, voilà pourquoi je n'adhère pas aux plans d'orientation de l'agglomération.

  Pour que la vie s'améliore, c'est toute la société qu'il faut changer."