mercredi 5 avril 2017

INTERCOMMUNALITE, DECENTRALISATION ET ARGENT PUBLIC

   Beaucoup de sujets abordés au conseil municipal sont désormais déterminés par le calendrier de l'agglomération briochine, passée de 13 à 32 communes le 1er janvier 2017.
   Menée à marche forcée par les autorités de l'Etat dans le cadre de la loi Notre, la création de ces intercommunalités ne rapproche pas, loin sans faut, la population des décisions locales. Ces regroupements plus forcés que voulus visent à limiter le pouvoir des communes que l'Etat considère comme trop sensibles aux aspirations des populations locales.
   Ces regroupements sont à rapprocher de toutes les politiques de décentralisation menées depuis 30 an, aussi bien par la Droite que par la Gauche, qui ont servi de paravent au désengagement de l'Etat de l'essentiel de ses missions utiles à la population pour l'éducation, les transports, la santé ou les services sociaux. Les transferts de compétences se sont accompagnés de la baisse des dotations de l'Etat, celles-ci étant de plus en plus captées par les entreprises et le monde de la finance. Ce pillage s'est accéléré avec la crise de l'économie capitaliste.
   Les super intercommunalités vont encore renforcer l'emprise des possédants sur les institutions locales. En mettant en avant la facilitation des aménagements pour les porteurs de projets, la grande majorité des élus locaux sont d'accord pour multiplier les cadeaux aux entreprises installées sur leur territoire.
   Une collectivité qui se placerait sans réserve dans le camp de la population laborieuse ferait exactement l'inverse : limiter au maximum l'imposition des classes populaires et taxer au maximum le patronat et les classes riches.

Tribune de Martial COLLET, parue dans la gazette d'avril 2017.

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